jeudi 4 septembre 2014

La BCE lance des rachats d'actifs + baisse du taux directeur + baisse de l euro

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé à la surprise générale un abaissement de ses taux directeurs à de nouveaux plus bas historiques, afin de relever la croissance de la zone euro et éviter la déflation qui menace la région. Le taux de refinancement a été ramené de 0,15 à 0,05%. Le taux de dépôt s'enfonce un peu plus en territoire négatif, passant de -0,10% à -0,20%, tandis que le taux de prêt marginal est abaissé à 0,30%, contre 0,40% précédemment. Pour mémoire, ces taux correspondent au taux auquel les banques empruntent de l'argent auprès de la BCE. Un taux négatif signifie que les banques vont devoir payer pour déposer leurs actifs auprès de la Banque centrale, ce qui devrait théoriquement les inciter à accorder davantage de prêts et in fine soutenir la croissance dans la zone euro. Par ailleurs, Mario Draghi a donné le feu vert pour un programme de rachats d'actifs "adossés à des titres de créances" (asset backed securities ou ABS) donc de dettes d'entreprises privées, ainsi qu’"un large portefeuille d’obligations sécurisées libellées en euro et émises par des institutions financières de la zone euro". Cette procédure a pour objectif de soutenir le marché du crédit afin de redonner des couleurs à l’économie de la zone euro. Cet instrument "non conventionnel" de politique monétaire connu des spécialistes sous le nom d'"assouplissement quantitatif" est déjà pratiqué par la Réserve fédérale américain depuis 2012 - avec un certain succès - mais a surtout contribué à doper les marchés financiers mondiaux et notamment américains. Dans le sillage de cette annonce, la Bourse de Paris a décollé jusqu'à 1,5%, tandis que l’euro est tombé au plus bas depuis un an, à 1,30 dollar pour 1 euro.

Le graphique, Xerfi Canal Déflation : la contamination

Quelle issue ? - Histoire de la déflation dans les années 30

Olivier Passet, Xerfi Canal Retournement de conjoncture : un gouvernemen...

mercredi 3 septembre 2014

Le debat : Chômage, faut-il briser les tabous ? - 28 minutes - ARTE

Sapin revoit à la baisse les économies budgétaires

Michel Sapin annonce que l'objectif de réaliser 21 milliards d'euros d'économies budgétaires en 2015 va être revu à la baisse en raison de la faible inflation. L'objectif de réaliser 21 milliards d'euros d'économies en dépense publique en 2015 va être revu à la baisse en raison de la faible inflation, a déclaré mardi le ministre français des finances, Michel Sapin, à l'AFP. « On ne peut pas avoir les mêmes objectifs avec une inflation qui devient très faible », a-t-il dit avant la présentation des projets de budgets de l'Etat – le 24 septembre en conseil des ministres – et de la Sécurité sociale pour 2015. Le gouvernement a annoncé 50 milliards d'euros d'économies sur 2015-2017, dont 21 milliards en 2015, par rapport à la croissance tendancielle des dépenses, telle qu'il l'estime lui-même. Une inflation plus basse est synonyme de croissance tendancielle des dépenses moins importante et donc d'un différentiel d'économies moins élevé.

Jean-Marc Vittori, Xerfi Canal Questions de rentrée : gérer à croissance...

EcoTV Septembre 2014

ATTALI s'exprime

INTERVIEW - L’essayiste, président de PlaNet Finance et ancien conseiller spécial de François Mitterrand de 1981 à 1991 réagit à la démission du gouvernement Valls et à la ligne économique de l’exécutif. « Ce qu’il nous faut, c’est un grand programme socio-démocrate. », déclare-t-il aux « Echos ». François Hollande et Manuel Valls ont-ils raison de clarifier la ligne économique lors de cette rentrée ? Absolument. Leur ligne politique est raisonnable. Ils ont raison de garder le cap et lancer enfin les réformes tant attendues. D’ailleurs, je n’ai pas entendu de réformes précises, de programme étayé de la part d’Arnaud Montebourg. Il n’a pas non plus, me semble-t-il, montré de différence de fond avec le président de la République et le Premier ministre. Il ne remet pas vraiment en cause le Pacte de responsabilité et ne fait pas de proposition alternative. Arnaud Montebourg reste dans la posture et je le déplore. Le pays souffre-t-il d’un déficit de demande ou d’une offre non compétitive ? Evidemment, il s’agit d’abord d’un problème d’offre. Avant de tonner haut et fort que la demande actuelle est insuffisante, il faudrait que l’économie française puisse y répondre. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Je vous rappelle que la balance courante française est déficitaire à hauteur de 4 % du PIB. Cela signifie que l’économie française ne satisfait pas la demande qui lui est adressée, qu’elle achète de plus en plus à l’étranger. Il y a aussi une énorme demande venant des 7 milliards d’habitants de la planète que nous ne savons satisfaire. Le problème, c’est que ni Jacques Chirac, ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande n’ont mis en œuvre les réformes nécessaires. Ce n’est que depuis cette année que François Hollande évoque la réforme du travail le dimanche, la suppression des seuils sociaux, la réforme territoriale. Les dirigeants français sont soit dans la posture, soit dans la révolution. Jamais dans la réforme. Que peut faire l’exécutif ? La France n’a pas besoin d’un personnel politique qui gesticule en permanence. Ce qu’il nous faut, c’est un grand programme socio-démocrate. Aujourd’hui, à part François Hollande, qui reste dans le discours et pas dans l’action, aucun parti n’a de programme de réforme. La droite n’a pas de programme et prie pour que le gouvernement applique le sien, en espérant qu’elle n’aura pas elle-même à le faire. Seule Marine Le Pen a un projet, mais il est suicidaire, d’autant qu’il est fondé sur la sortie de l’euro. Il faut comprendre qu’il ne reste plus que quelques semaines pour lancer les réformes. Ce président et ce gouvernement ont jusqu’à la mi-septembre pour faire des choix très précis et très détaillés. Pas une minute de plus. Ce n’est pas en 2016, année pré-électorale que le gouvernement lancera des réformes ambitieuses. Il y a donc urgence, sinon, le déficit public ne se réduira pas. Concrètement, que feriez-vous si vous étiez au pouvoir ? Je pense qu’il y a quatre réformes à mettre en œuvre très vite. Il faut dynamiser la construction de logement, revenir sur des aides qui soutiennent la demande dans ce domaine et soutenir l’offre en libéralisant la construction. Ensuite, il faut revoir la politique de la formation professionnelle, dont les subsides échappent aujourd’hui aux premiers concernés, les chômeurs. Il faut aussi augmenter la TVA pour financer les déficits publics. Enfin, il faut que l’Europe lance un plan massif d’investissements. Le débat actuel vous rappelle-t-il celui de 1983 sur le « tournant de la rigueur » ? Pas tout à fait parce qu’avant 1983, nous avions déjà fait des réformes de structures. Il s’agissait plus d’un débat de conjoncture. Mais, les deux moments se rapprochent dans le sens où il s’agit dans les deux cas d’une sorte d’heure de vérité. La France est à l’heure de vérité. Ou le président de la République réaffirme solennellement que le pays a choisi la voie de la sociale-démocratie ou la France s’enfonce dans un populisme de gauche destructeur à terme pour le tissu productif et économique. Y-a-t-il une coordination suffisante des politiques économiques au niveau européen? Comme Mario Draghi en convient lui-même, la zone euro souffre d’un déficit de coordination des politiques économiques. L’euro disparaîtra d’ici à 10 ans si les Etats-membres ne vont pas vers une intégration économique plus poussée. Cela passe obligatoirement par un fédéralisme politique. Pour cela, il faut que les Français et les Allemands s’entendent pour faire un saut en avant dans ce domaine. En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/0203722780929-jacques-attali-il-ne-reste-plus-que-quelques-semaines-pour-lancer-les-reformes-1035799.php?6zihUJRPKXpJJgfl.99

L'offre ou la demande ? Ecoutons Mario Draghi

Le débat sur l'offre et la demande est reparti de plus belle avec le changement de gouvernement. Un consensus est-il hors d'atteinte ? Ecoutons une voix qu'on peut dire « autorisée », celle de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE). Dans un discours prononcé le 22 août à la réunion annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole (Wyoming), il a stupéfié son auditoire : « La zone euro souffre depuis 2010 d'une politique budgétaire insuffisante (“less available and effective”), surtout si on la compare aux autres économies avancées. Ce n'est pas le résultat d'une dette publique élevée, en moyenne la dette européenne n'est pas supérieure à celle des Etats-Unis ou du Japon. Elle résulte du fait que, dans les autres pays, la banque centrale a joué un rôle de cran de sécurité (“backstop”) pour le financement des Etats. C'est pourquoi il serait utile que la politique budgétaire joue un rôle plus actif aux côtés de la politique monétaire. » Mario Draghi résume en une phrase ce que la majorité des économistes n'a cessé de répéter. La consolidation budgétaire à laquelle les Etats de la zone euro ont été astreints a résulté d'une crise davantage d'origine institutionnelle qu'économique. Il enfonce ainsi le clou qu'il avait planté avec l'annonce, en 2012, de son programme OMT (rachat de titres de dette d'Etat) : la BCE ne peut rester indifférente à la crise souveraine. NOUVEAU TRAIN DE MESURES Et d'annoncer un nouveau train de mesures pour renforcer la politique monétaire, sous la forme d'un « quantitative easing » européen. Mais il ajoute qu'il y a « un risque certain que la politique monétaire ait perdu de son efficacité à relancer la demande », du fait notamment de taux déjà très faibles. D'où sa recommandation que la politique budgétaire joue un rôle plus actif au côté de la politique monétaire. Mario Draghi voit l'inflation chuter (0,4 % sur l'année écoulée, contre 1,6 % un an plus tôt). La politique monétaire, qui ne fait que pousser le crédit, ne peut corriger à elle seule une trajectoire qui s'interprète dans son raisonnement comme un excès d'offre. Cela ne signifie pas à ses yeux qu'il faille renoncer aux mesures favorables à celle-ci. Il signale le risque que les chômeurs de longue durée perdent leur employabilité et cite le renforcement de la formation professionnelle parmi les mesures utiles. Mais il se situe au-delà de ce clivage : « Une stratégie cohérente pour réduire le chômage doit s'appuyer sur des mesures d'offre et de demande tant au niveau de la zone euro dans son ensemble qu'aux niveaux nationaux. » Et de citer les 300 milliards d'investissement annoncés par Jean-Claude Juncker, nouveau président de la Commission européenne, comme une piste à suivre. TOUS LES MOTEURS DE LA DEMANDE SONT À L'ARRÊT Quid de la France ? Le dernier bulletin de santé de l'Insee montre qu'elle marche au fil de la récession. La croissance stagne pour le deuxième trimestre consécutif (0,1 % sur l'année écoulée) et l'inflation est au plus bas aussi (0,6 % en juillet). Tous les moteurs de la demande sont à l'arrêt. La consommation est quasiment plate, progressant comme le produit intérieur brut (PIB) sur les quatre derniers trimestres, et l'investissement recule de 2,4 %. Offre ou demande ? Si l'inflation faible suggère un excès d'offre, le commerce extérieur, déficitaire, témoigne d'un manque de compétitivité (la faiblesse de la demande européenne joue aussi son rôle). La pédagogie étant l'art de la répétition, il ne faut pas confondre les problèmes de compétitivité des entreprises exportatrices avec ceux de l'ensemble de l'économie. Selon les derniers chiffres de l'Insee, le taux de marge des sociétés non financières est remonté à 30 % au premier trimestre, pour une moyenne historique de 28,5 %, ce qui suggère que le problème interne n'est pas si radical. LES DEUX À LA FOIS La France, en réalité, n'a pas le luxe de choisir entre l'offre ou la demande, elle doit cibler des mesures qui stimulent les deux à la fois. Le logement est un bon exemple. L'investissement immobilier des ménages français s'est effondré de presque 10 % sur l'année écoulée. Pourtant, l'offre de logements disponibles est notoirement insuffisante. La panoplie classique des mesures d'incitations fiscales ou concernant le crédit ne suffit pas, en cette période de taux déjà très faibles. Il faut « relancer l'offre » et financer, à l'ancienne, des programmes de constructions nouvelles. Pour l'ensemble de l'économie, on peut stimuler offre et demande en faisant baisser les cotisations employés plutôt que les cotisations employeurs. De telles baisses soutiennent le pouvoir d'achat des salariés déjà en emploi (la demande) tout en favorisant l'embauche : à salaire net donné, qui est la référence implicite au moment du recrutement, la baisse des cotisations employés réduirait le coût d'embauche (l'offre). Au-delà du cas français, un grand choc est nécessaire pour sortir l'Europe de la crise. La Commission Juncker devra fixer une doctrine concernant le retour à l'équilibre budgétaire qui tienne compte de l'état de la croissance. Personne n'ignore l'opposition allemande à un changement de cap. Mais il s'agit ici de définir une politique pour l'Europe dans son ensemble, et la tâche en revient à la Commission. Jean-Claude Juncker a l'immense avantage sur ses prédécesseurs de bénéficier d'une légitimité propre. Mario Draghi lui a préparé le terrain. Il doit l'occuper

mercredi 16 juillet 2014

le krach boursier

En dépit de leurs discours lénifiants, les ténors de la politique monétaire américaine qui a tant d’influence sur l’économie mondiale, les Greenspan, Bernanke et autres, n’ont pu empêcher le chat, dont ils prétendaient qu’il dormait profondément, de se réveiller avec les conséquences que l’on sait. Alan Greenspan suggérait que les prix immobiliers ne pouvaient pas baisser, Ben Berkanke à l’été 2008 que les problèmes nés de la crise des subprimes avaient été surmontés et que la facture globale pour l’ensemble du système financier ne dépasserait pas 50 Mrds $ ! Quant à Janet Yellen, la présidente de la Federal Reserve, elle prétend que la placidité des marchés face aux nouvelles économiques est le cadet de ses soucis. Mais comme ses prédécesseurs, la présidente de la Réserve fédérale pourrait bien regretter ses paroles. Ce qui n’est pas le cas de son homologue français, Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France qui, lors d’une table ronde du Cercle des économistes à Aix s’étonnait de ce paradoxe, “l’économie ne repart pas, et pourtant les Bourses ont augmenté de 50%”. Cette indifférence des marchés financiers se manifeste au travers d’un seul indicateur, leur volatilité. Elle est au plus bas depuis des mois, comme l’atteste l’ “indice de la peur” l’indice VIX de la volatilité mesuré aux Etats-Unis à partir des volatilités implicites des prix d’options. Du jamais vu, c’est le chat qui dort. De fait, les cours des actions n’ont cessé de monter depuis plus de cinq ans avec pour toile de fond des volatilités de plus en plus faibles et des taux d’intérêt de plus en plus bas. Et Janet Yellen de faire remarquer qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter parce qu’elle ne perçoit aucun excès du côté des marchés financiers. Tant que la volatilité restera aussi faible, les cours des actions pourront rester au plateau qu’ils ont atteint, et nul doute que les politiques monétaires accommodantes y sont pour quelque chose. Dans cet environnement, les niveaux des cours boursiers sont rationnels, comme étaient aussi rationnels les prix de l’immobilier américain il y a sept ans ou la bulle de crédit qui accompagnait leur hausse. Mais attention au retour de la volatilité. Celle-ci ne saurait rester encore longtemps à ses niveaux actuels. Pour une raison ou pour une autre, et peu importe ce qui enclenchera le phénomène, la volatilité reviendra et son retour engendrera une correction des cours boursiers. Et plus elle mettra du temps à revenir, plus la correction risque de se transformer en krach boursier. Mieux vaudrait que le chat qui dort se réveille. Et vite.

jeudi 19 juin 2014

La politique économique gouvernementale est illisible

Le gouvernement Valls soutient-il massivement l’offre à travers le pacte de responsabilité ? Appuie-t-il en même temps sur l’accélérateur de la consommation et de l’investissement résidentiel ? Met-t-il au contraire le cap sur la résorption du déficit au détriment des producteurs et des consommateurs ? En affirmant courir tous les lièvres à la fois, c’est bien la lisibilité et la cohérence de la politique gouvernementale qui en fait les frais. Soutient-il tout d’abord l’offre ? Oui si l’on prend les masses en jeu du CICE et du pacte de responsabilité. 30 milliards de baisse de charge sur le travail. Mais en privilégiant plutôt le bas de la distribution des salaires, les secteurs moteurs de la croissance de l’emploi et de la productivité que sont les services BtoB à forte intensité intellectuelle sont pour l’essentiel en dehors de la cible. Seule la baisse de 1,8 point des cotisations famille pour tous les salariés gagnant jusqu’à 3,5 fois le SMIC mordra réellement sur les secteurs intensifs en emploi qualifié. Cette mesure est évaluée à 4,5 milliards d’euros, mais elle ne sera mise en œuvre qu’à partir de 2016. Il faut y ajouter la suppression de la surtaxe sur l’IS toujours pour 2016 et un début de réforme de l’IS promis pour 2017. Soutient-t-il la demande maintenant ? Oui si l’on en croît la communication du gouvernement. Mais là encore les effets d’annonce sont démentis par les faits. Car 2014 constitue une année de forte hausse de la fiscalité des ménages, entre la majoration de la TVA en début d’année, l’abaissement du quotient familial, et la montée en puissance de la fiscalité écologique. En tout 10 milliards de prélèvements supplémentaires sur les ménages. Les économies budgétaires de 15 milliards en 2014 et de 21 milliards supplémentaires en 2015 affectent de leur côté directement le pouvoir d’achat des fonctionnaires et des inactifs et entament directement la composante socialisée de la consommation. La ponction de ces mesures sur le potentiel de consommation des ménages est au total de 1,7% en 2014 puis de 1,4% supplémentaire en 2015. Face à cela, le récent milliard de réduction d’impôt à destination des ménages les plus modestes ne représente que + 0,07% des dépenses privées et socialisées des ménages, une goutte d’eau. Pour être juste, il faut ajouter qu’en concentrant les baisses de charges sur les bas salaires, le gouvernement soutient aussi la consommation. Encore faut-il que les créations de petits jobs promises par les économistes dans le commerce, la restauration, la construction, les services à la personne soit à la hauteur des attentes. Sa politique de soutien à l’investissement logement est à nouveau emblématique de la confusion gouvernementale. L’essentiel a été accès sur le soutien à la demande, notamment à travers le contrôle des loyers de la loi ALUR. Idem pour le dispositif Duflot même s’il est un peu moins avantageux que le Scellier. Sauf que ces deux dispositifs découragent dans le même temps la construction et que du côté des mises en chantier, c’est la dégringolade : casser l’offre en soutenant la demande, c’est pour l’heure le bilan le plus tangible de la politique gouvernementale, derrière laquelle on peut craindre une grave erreur de diagnostic. En jouant à la fois offre et demande, au détriment de la cohérence c’est finalement la croissance qui en pâtit et l’objectif de déficit qui devient hors de portée. A la décharge du gouvernement néanmoins, si les pays européens les mieux portant appuyaient sur l’accélérateur de la demande pour offrir une bouffée d’oxygène à ceux qui sont au prise avec les besoin d’ajustement structurel les plus aigus, peut-être le gouvernement serait-il moins enclin à appuyer sur toutes les manettes à la fois. Olivier Passet, La politique économique gouvernementale est illisible, une vidéo Xerfi Canal

mardi 17 juin 2014

Le FMI pointe les freins à la croissance américaine

L'institution anticipe une hausse du PIB de 2 % en 2014, contre 2,8 % auparavant. Et appelle la Fed à la prudence La directrice du FMI, Christine Lagarde, et le président Barack Obama, à Hawaï en 2011. CHRIS CARLSON/AP Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse, lundi 16 juin, sa prévision de croissance pour les Etats-Unis en 2014, la portant de 2,8 % à 2 %, et il ne croit pas au retour du plein-emploi dans ce pays avant la fin 2017. Dans ce contexte, sa directrice générale, Christine Lagarde, plaide pour " une normalisation progressive des taux d'intérêt ", une façon d'inviter la Réserve fédérale américaine à prendre son temps avant de relever lesdits taux. Cette révision du PIB, faite dans le cadre de la revue annuelle de l'économie américaine, intervient trois mois seulement après la publication du rapport de printemps du FMI sur les " Perspectives économiques mondiales ". Il s'explique par le mauvais chiffre de la croissance au premier trimestre, qui est lié non seulement au froid polaire ayant sévi aux Etats-Unis cet hiver, mais aussi à la diminution des stocks des entreprises, à l'état du marché immobilier et à un ralentissement de la demande adressé à l'économie américaine. Faible productivité Ce trou d'air est jugé " temporaire " par l'organisation internationale qui maintient sa prévision à 3 % pour 2015. Compte tenu des derniers chiffres, plutôt bons, de l'emploi et de la production industrielle, le FMI pense que la croissance devrait rebondir dès le deuxième trimestre 2014 et atteindre en 2015 le niveau de 3 %, soit la plus forte progression du PIB américain depuis 2005. S'ils soulignent le dynamisme de l'emploi, les économistes du Fonds mentionnent aussi le niveau élevé du chômage de longue durée, difficile à entamer, et la stagnation des salaires. La croissance potentielle – de long terme – a été revue à la baisse à 2 %, bien en dessous de sa moyenne historique de 3 % environ, du fait notamment du vieillissement de la population et d'une faible productivité. Autant de " bonnes raisons ", estime le FMI, pour continuer à soutenir l'économie et pour prendre des mesures destinées à accroître la productivité, à encourager l'innovation, à augmenter le capital physique et humain ainsi que le taux d'activité. Les Etats-Unis sont aussi invités à investir dans leurs infrastructures et dans l'éducation et à améliorer l'architecture de leur système fiscal. Ces propositions de réformes sont partagées, pour l'essentiel, par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui a rendu public, vendredi 13 juin, son dernier rapport sur l'économie américaine. Mme Lagarde insiste sur la nécessité pour les Etats-Unis de créer plus d'emplois et d'avoir une croissance plus dynamique pour pouvoir réduire la pauvreté qui touche presque 50 millions d'Américains et dont le taux reste bloqué au-dessus de 15 % malgré la reprise. Le FMI prend position en faveur de politiques sociales très critiquées par l'opposition républicaine. Il fait valoir que l'extension récente de Medicaid et l'augmentation des couvertures santé ont été de premières étapes et que leurs effets sur la pauvreté et la santé deviendront de plus en plus manifestes au fil du temps. Au chapitre des dispositifs supplémentaires de réduction des inégalités, la directrice générale suggère d'étendre le bénéfice de la prime pour l'emploi à de nouveaux publics, comme les ménages pauvres sans enfants. De même propose-t-elle d'augmenter le salaire minimum qui représente seulement 38 % du salaire médian, soit l'une des proportions les plus basses des trente-quatre pays membres de l'OCDE. Le FMI a revu à la baisse ses prévisions de chômage et ne croit plus au retour du plein-emploi aux Etats-Unis avant la fin 2017. De ce fait et parce que l'inflation devrait se maintenir en dessous de 2 %, il préconise une " normalisation progressive des taux d'intérêt ", qui sont actuellement proches de zéro et que la Fed devrait, à un moment ou à un autre, relever. Le comité de politique monétaire de la banque centrale se réunit mardi 17 et mercredi 18 juin. Il devrait décider de réduire encore de 10 milliards de dollars ses rachats d'actifs mensuels, qui visaient à soutenir l'activité économique. Mais la fin du troisième programme d'assouplissement quantitatif (Quantitative Easing, QE3) approchant, les marchés sont à l'affût du moindre signe sur un possible relèvement des taux. Dans un tel environnement, le FMI insiste sur le risque de volatilité accrue des marchés financiers et des prix dans les mois qui viennent. Mme Lagarde a souligné le caractère crucial de la communication de la Fed dans ce contexte. Elle invite sa présidente, Janet Yellen, à faire davantage de conférences de presse et suggère même la publication d'un rapport trimestriel sur la politique monétaire. Claire Guélaud

mardi 3 juin 2014

BRUXELLES ET LA FRANCE

Bruxelles Bureau européen Dans ses recommandations adressées à la France, la Commission européenne demande plus de détails sur le plan d'économies prévu en 2015 Un satisfecit et de gros doutes. La Commission européenne a salué, lundi 2 juin, la politique économique du gouvernement français, tout en l'encourageant à faire davantage pour concilier assainissement budgétaire et réformes. Les mesures prises dans le cadre du pacte de responsabilité " vont clairement dans la bonne direction ", a déclaré le président de la Commission, José Manuel Barroso, en présentant les recommandations adressées à la France comme aux autres pays de l'Union européenne. Mais le document préparé par ses services n'en est pas moins très insistant. La stratégie budgétaire du gouvernement Valls " n'est que partiellement conforme aux exigences du pacte de stabilité et de croissance ", indique la recommandation. Bruxelles craint de nouveaux dérapages budgétaires pour la France en 2015, année au cours de laquelle elle est censée ramener son déficit sous la barre de 3 % du PIB, alors que la Commission, elle, envisage 3,4 %. Les hypothèses de croissance retenues par Paris " sont légèrement optimistes pour 2015 " : le gouvernement français table sur 1,7 %, là où Bruxelles prévoit plutôt 1,5 %. A cela s'ajoute un montant d'économies pour 2015(21 milliards d'euros) jugé " très ambitieux " et pas assez détaillé. " Le niveau de détail des mesures d'assainissement budgétaire est insuffisant pour garantir de façon crédible la correction du déficit excessif pour 2015 au plus tard ", note la Commission. Celle-ci insiste aussi pour que soient amplifiées les réformes mises sur les rails par François Hollande, afin de renforcer la compétitivité des entreprises françaises et de réduire l'endettement. Elle demande de " fixer des objectifs plus ambitieux pour les dépenses " de santé, de " limiter les coûts des retraites " en se " concentrant sur les régimes spéciaux ", de faire évoluer le smic – qu'elle juge trop élevé – " d'une manière propice à la compétitivité et à la création d'emplois ". " Le contrôle des dépenses des collectivités locales devrait également être renforcé, y compris en plafonnant l'augmentation annuelle des recettes fiscales des collectivités locales tout en mettant en œuvre de façon rigoureuse la réduction prévue des subventions octroyées par l'Etat ", note aussi Bruxelles, alors que François Hollande présente sa réforme des régions françaises. A ce stade, José Manuel Barroso et son équipe n'envisagent pas d'accorder un nouveau délai au gouvernement français, après les deux ans déjà consentis en mai 2013, mais ils n'ouvrent pas, non plus, la porte à d'éventuelles sanctions pour non-respect de la trajectoire définie alors. Du moins, pas à ce stade. Pour eux, il est " encore possible " de tenir le cap des 3 % de déficit d'ici à la fin 2015. Cet " encore possible " a mis du baume au cœur du ministre des finances, Michel Sapin. Dans un communiqué, il " note avec satisfaction que la Commission valide les orientations économiques présentées par le gouvernement dans son programme de stabilité ". La recommandation de la Commission vaut, pour le ministre, reconnaissance du " caractère adapté et ambitieux du plan d'économies du gouvernement ". La décision de Bruxelles n'est pourtant pas un cadeau pour le gouvernement français. En premier lieu, elle semble dictée par la volonté de la Commission sortante de ne pas enfoncer davantage un pilier de l'attelage européen affaibli sur le plan politique et qui peine à sortir de l'atonie économique. L'échéance est en fait un simple report, fixé à novembre, date à laquelle la nouvelle Commission avisera sur la capacité de la France à tenir ses objectifs. Ce qui veut dire que, d'ici là, le gouvernement va devoir précipiter le mouvement de réformes. Pour autant, la Commission sait qu'il lui faut se montrer prudent, alors que le FN a rassemblé près de 25 % des voix aux élections européennes et le PS moins de 14 %, et que la France peine à renouer avec la croissance. Aussi Bruxelles a, cette fois, mis les formes, considérant que le gouvernement français avait déjà accompli une part du chemin. Mais elle invite l'exécutif français à ne pas s'arrêter en route. Il demeure cependant une divergence d'appréciation majeure entre le gouvernement et la Commission. Pour les autorités françaises, le programme de réformes engagé est " strictement " adapté au redressement des comptes publics, à la réduction de la dépense sans mettre en péril le redémarrage de la croissance. Tout en donnant un coup de frein supplémentaire de 4 milliards d'euros aux dépenses dans le cadre du projet de loi de finances rectificative, qui sera présenté au conseil des ministres du 11 juin, le gouvernement réfléchit à de nouveaux gestes en faveur des ménages modestes. Il est poussé en ce sens par sa majorité, qui souhaite que soient préservées un certain nombre de prestations sociales dont le gouvernement envisageait le gel. Le PS entend aussi que les mesures en faveur des entreprises mises en œuvre dans le cadre du pacte de responsabilité soient déployées par étapes. Or la Commission, elle, pousse à aller plus vite et plus loin. Philippe Ricard et Patrick Roger © Le Monde

Economie, sécurité : l'Europe selon Pierre Moscovici

jeudi 22 mai 2014

Laurence Scialom, Xerfi Canal Union bancaire : il faut accélérer

Benoît Mafféï, Xerfi Canal Le 3ème choc pétrolier et la crise de l'Occident

COMMENT L'EUROPE DESTABILISE L'ECONOMIE MONDIALE

L'union de puissances intermédiaires devait faire la force de l'Europe face à la mondialisation des échanges, face à la suprématie du dollar, face à la concurrence des puissances émergentes, face à l'instabilité financière : faire masse, tisser des échanges intenses, devenait aussi le moyen de préserver nos compromis sociaux dans le cadre de la mondialisation, d'organiser une sorte de cordon sanitaire dans un monde chaotique. La lecture européenne de la crise est d'ailleurs profondément imprégnée de cette vision. Pour ses promoteurs, l'euro nous aurait protégé des secousses du monde. Sans l'euro, la crise, venue des autres, aurait été encore plus déstabilisante. Je ne veux pas ici discuter cette interprétation plus que contestable des choses, mais plutôt souligner à quel point cette vision de la crise nous désengage de toute forme de responsabilité mondiale. La valeur du projet européen n'est éprouvée par la plupart des commentateurs qu'à travers sa capacité à encaisser les chocs à moindre coût pour ses partenaires. Jamais n'est évoquée la possibilité que l'Europe, première puissance économique mondiale, soit partie prenante de la crise, voire en soit un facteur aggravant. Or quelles sont les racines du dérèglement du système monétaire international à l'origine de la crise de 2007-2008 ? Le surendettement américain certes. Mais comment les Etats-Unis sont-ils devenus en toute impunité ce consommateur en dernier ressort du monde durant les années 2000. Ils le sont devenus parce que face à la demande gigantesque de liquidité et de réserves des émergents, l'Europe n'a pas su et pas voulu faire de l'euro une véritable monnaie internationale à part entière aux côtés du dollar. Résultat, les Etats-Unis se sont surendettés en toute impunité et sans la moindre sanction des marchés. Quelles ont encore été les racines de la crise de 2007-2008 : l'état de surcapacités chroniques dans lequel a vécu l'économie mondiale depuis plus de 15 ans, qui a fait le lit de déséquilibres insoutenables des balances des paiements, les fameux « global imbalances ». Or cette situation de surcapacités a été aggravée par la préférence pour l'épargne de la vieille Europe. L'Europe, corsetée par ses règles, est depuis longtemps une zone dépressionnaire qui s'est mise en marge du formidable mouvement de croissance mondiale. Elle est donc partie prenante la déflation larvée qui gangrène peu à peu l'économie mondiale. Dans ce contexte, il faut aussi évoquer la concurrence fiscale à laquelle se livrent les pays européens. Cette concurrence est toujours vue sous l'angle des dégâts qu'elle cause sur nos économies et sur le financement des biens publics. Or avec l'échec européen sur le terrain de l'harmonisation fiscale, la norme d'un IS à 20 % semble s'imposer peu à peu. Et pour compenser le manque à gagner, les pays tendent à surtaxer les bases non délocalisables, notamment le travail le moins qualifié, aggravant le chômage. Pendant ce temps, aux Etats-Unis le taux effectif d'imposition des sociétés est de l'ordre de 40 %. Au Japon ce taux est de 36 %. Mais face à l'offensive européenne, ces taux font de plus en plus débat, le Japon envisage à terme d'abaisser son taux à 25 %. Autrement dit, en ne sachant pas apaiser sa guerre fiscale interne, l'Europe exporte la concurrence en dehors de ses frontières, participant à la déflation fiscale et sociale du monde. La gestion de la crise n'a fait qu'aggraver la dérive européenne. A coup d'écrémage industriel brutal de la périphérie et de déflation salariale, l'Europe se transforme peu à en plateforme de production servant ses intérêts néo-mercantilistes de l'Allemagne. Zone d'excédent courant record et de dépression de la demande interne, l'Europe ne freine pas seulement sa propre reprise. Elle fragilise la reprise de l'économie mondiale. Au final, à force d'envisager son projet en fonction de ses intérêts propres, l'Europe bute en permanence sur la divergence des intérêts qui la compose. C'est toujours le danger de l'autoréférence. Sans-doute gagnerait-elle à considérer aussi son projet au regard de sa responsabilité mondiale. Une maturité politique qu'elle n'a pas mais qui la conduirait sans doute à revoir l'ordre de ses priorités. Olivier Passet, Comment l'Europe déstabilise l'économie mondiale,une vidéo Xerfi Canal

Pour que notre modèle européen survive…

Angela Merkel se plaît à le répéter : « L'Europe représente 7 % de la population mondiale, 20 % du PIB mondial mais 50 % des dépenses sociales mondiales. » Dans l'article 3 du Traité sur l'Union européenne, nous avons fait le choix d'une « économie sociale de marché », un modèle de société qui assure la prospérité, suscite la confiance, structure la solidarité et prend soin des plus vulnérables. Cette construction collective est une des plus avancées de l'histoire de l'humanité, comme le dit l'Américain Jeremy Rifkin. Elle doit être défendue. Nous avons aussi fait un choix exigeant et durable de normes environnementales et d'une alimentation de qualité plaçant la « personne », encore une invention européenne, au coeur de notre projet de société. Dans une économie mondialisée, ce modèle ambitieux, par nature très coûteux, nécessite une masse critique de personnes partageant un même style de vie et le partage de principes communs. Ainsi, chaque dépense publique doit être réalisée sans gaspillage, en assurant une mise en oeuvre efficace et responsable. La France doit considérablement s'améliorer dans ce domaine. Pour garantir un filet de sécurité équivalent à nos voisins européens, nous prélevons 6 points de plus de richesse nationale que la moyenne : 120 milliards d'euros supplémentaires, deux fois le budget de l'éducation ou le coût de 1,8 million de fonctionnaires. La France est devenue le contre-exemple d'un modèle social menacé par une gestion calamiteuse depuis trente ans, par des partis à bout de souffle, incapables de renouveler un projet de société qui donne envie. Les choix du dernier gouvernement pour y remédier sont aussi inquiétants. Ils portent en priorité sur le plus facile, la baisse des prestations avec nécessairement des risques pour les plus fragiles, plutôt que la refonte d'un mode de fonctionnement déficient. Pour que notre modèle européen soit durable, il doit être défendu par une régulation des échanges internationaux. Comment accepter que nos économies soient en concurrence directe avec d'autres qui supportent des contraintes beaucoup plus légères, voire inexistantes ? Un fabricant espagnol de verre pour la parfumerie nous confiait qu'il avait perdu ses clients européens un à un lorsque la Chine a rejoint l'OMC, sans contrepartie en matière de normes environnementales ou sociales. Ses concurrents chinois fabriquaient à des prix nettement plus bas. Les négociateurs européens et américains avaient un mandat très limité lors de ces négociations. Leur principal objectif était d'obtenir des contreparties pour l'ouverture des marchés des banques, de l'assurance, de la pharmacie ou du logiciel, des filières qui avaient su s'organiser pour faire entendre leur voix. Mais aucune coordination politique pour négocier le respect de normes sociales ou environnementales minimales ! Nous sommes convaincus que la liberté du commerce est essentielle pour le développement des économies mondiales. Nous sommes opposés au protectionnisme d'un illusoire repli sur soi. Nous pensons, en revanche, que le commerce doit être équilibré et que des réciprocités doivent être exigées. Enfin, il faut être vigilant lors de la négociation du traité transatlantique avec les Etats-Unis, dont les méthodes sont pour le moins opaques. L'Europe ne doit pas se laisser faire et abaisser ses standards en matière environnementale ou de sécurité alimentaire. Notre art de vivre européen doit être défendu dans les négociations commerciales internationales. Un an après le terrible effondrement de l'usine textile du Rana Plaza au Bangladesh et ses 1.300 morts, nous pourrons tirer les normes mondiales vers le haut, y compris dans les pays les moins avancés, afin d'humaniser la mondialisation. Un beau projet politique en perspective qui devrait nous encourager à voter le 25 mai… Denis Payre, Philippe de Roux et Thomas Houdaille

mardi 20 mai 2014

Jean-Michel Naulot : "Crise de l'euro - Quelles solutions ?" a vous de juger

Revivez le procès de l'euro du "Nouvel Obs"

Intervention de la BCE

La BCE se prépare à agir dès juin contre la déflation et l'euro fort Selon des hauts dirigeants de l'institution, une baisse des taux est sérieusement envisagée Cette fois, c'est une quasi-certitude : la Banque centrale européenne (BCE) devrait prendre des mesures contre l'inflation basse dès jeudi 5 juin. " La probabilité que le conseil des gouverneurs agisse dès sa prochaine réunion de politique monétaire en juin a considérablement augmenté, a ainsi déclaré lundi 19 mai Yves Mersch, membre du directoire de la BCE, lors d'un discours à Munich. Nous devons nous préparer au risque résiduel de déflation. " La veille, le magazine allemand Der Spiegel révélait que Peter Praet, lui aussi membre du directoire, soutiendra une baisse du principal taux directeur (aujourd'hui de 0,25 %) à 0,15 % lors des discussions de juin. Quelques jours plus tôt, M. Praet s'est également déclaré favorable au passage en territoire négatif du taux de dépôt, qui rémunère l'argent que les banques placent à court terme à la BCE. De quoi, en théorie, les inciter à gonfler les prêts à l'économie. Le 14 mai, enfin, des sources anonymes ont confirmé à l'agence Reuters que Francfort travaille à un ensemble de mesures… Depuis deux semaines, les déclarations de ce genre se multiplient, et il est probable qu'elles se poursuivront ces prochains jours. Lors de la réunion du 8 mai, Mario Draghi, le président de la BCE, s'est montré bien plus inquiet que d'habitude sur la situation de la zone euro. Un changement de ton considérable pour l'institution qui, jusque-là, temporisait. Il faut dire que les menaces planant sur la reprise de l'Union monétaire sont nombreuses. Et inquiétantes. Outre l'inflation trop faible (0,7 % en avril), le taux de chômage (11,8 %) et la dette publique (92,7 % du PIB) battent toujours des records. S'ajoute à cela le niveau de l'euro (1,38 dollar), jugé trop élevé par certains Etats. " C'est un cocktail explosif ", prévient Bruno Colmant, à l'Université catholique de Louvain. " Le changement de ton de la BCE soulève l'espoir qu'elle agisse contre ces menaces, mais les mesures qu'elle prendra risquent de décevoir ", ajoute Patrick Artus, de Natixis. Pas de " miracles " La probable baisse du taux directeur et l'éventuel taux de dépôt négatif pourraient en effet ne pas suffire pour contrer les pressions déflationnistes et l'appréciation de la monnaie unique. Le véritable débat porte donc sur les autres mesures, plus musclées, que la BCE pourrait prendre. L'achat de dette publique ? La Bundesbank allemande y est toujours farouchement opposée. L'achat de créances titrisées d'entreprises ? La BCE y semble favorable, car cela pourrait relancer le crédit aux entreprises. Mais elle pourrait aussi opter pour un nouveau prêt à long terme (" LTRO "), réservé cette fois aux banques prêtant à leur tour aux PME. Ou encore pour des mesures susceptibles d'accroître les liquidités sur le marché monétaire. " La BCE ne peut pas faire de miracles ", conclut Philippe Waechter, de Natixis AM. En rappelant que les problèmes structurels de la zone euro ne relèvent pas tous de son champ d'action… Marie Charrel © Le Monde

vendredi 16 mai 2014

Bourdin Direct: Arnaud Montebourg - 16/05

Débat entre les candidats à la présidence de la Commission européenne

Le débat : le patriotisme économique a-t-il un sens ? - 28 minutes - ARTE

croissance de 1% pour 2014 pour la FRANCE en 2014 ..........

Croissance : 1 % s'inscrit dans des "objectifs raisonnables" pour Michel Sapin Le ministre des Finances est confiant sur la croissance de 1 % envisagée par le gouvernement pour 2014, malgré un chiffre nul au premier trimestre. Une croissance de 1 % en France pour 2014 constitue un objectif raisonnable, a déclaré jeudi le ministre des Finances, Michel Sapin, après la publication d'une croissance nulle au premier trimestre. La croissance "va être cette année supérieure à zéro évidemment, mais elle sera insuffisante", a déclaré Michel Sapin sur Europe 1. "1 %, c'est le chiffre que tous les observateurs donnent. La prévision du FMI pour la France, c'est 1 %, donc nous sommes dans des chiffres qui sont parfaitement des objectifs raisonnables", a déclaré Michel Sapin, pour défendre l'objectif gouvernemental de croissance. "Mais pour cela il faut réussir ce pacte de responsabilité", a-t-il ajouté dans une allusion à la politique de soutien aux entreprises qui prévoit un allègement de 30 milliards d'euros du coût du travail d'ici 2016 auquel s'ajoute une baisse de la fiscalité de 10 milliards d'ici 2017. "Cela conforte toute la politique que nous menons aujourd'hui" "Il faut faire en sorte que ce soit dans les entreprises que la croissance, par les investissements et par l'emploi, se produise, s'accélère", a-t-il expliqué. "Il faut diminuer nos déficits publics", s'est-il exclamé en détachant les syllabes. "C'est pour ça qu'il faut maîtriser nos dépenses et diminuer nos dépenses. C'est ça le coeur du pacte de responsabilité", a-t-il insisté. Le produit intérieur brut (PIB) entre janvier et mars n'a pas progressé par rapport au trimestre précédent, selon une première estimation. L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) le prévoyait en très légère hausse (+ 0,1 %). "Ce n'est pas grave, mais cela conforte toute la politique que nous menons aujourd'hui", a réagi le ministre des Finances. "Ce sont les chiffres du premier trimestre : c'est le moment où le président de la République, il en a eu l'intuition, a dit : on doit accélérer, on doit approfondir, parce qu'on doit accélérer la croissance", a ajouté Michel Sapin

jeudi 15 mai 2014

TV5MONDE-Economie mondiale: quelles perspective pour 2014?

Zone euro : confirmation d'une reprise économique fragile car disparate ...

Premier débat à cinq des candidats à la succession de M. Barroso

Manuel Valls: "le cap est tracé" et "ne changera pas" après le scrutin d...

Daniel Cohen : "on ne peut pas dire que l'Euro est là pour toujours"

Les Matins de France Culture - Michel Sapin ..............

EcoTV Avril 2014

La situation politique (mai 2014)

ANALYSE François Hollande, la reconquête impossible ? Reconquête. A l'Elysée, à Matignon, au Parti socialiste, c'est le maître mot. Le désastre des élections municipales a été d'une telle ampleur que les fondations de ce qui était hier le premier parti d'élus sont en ruine. Les militants socialistes se sentent abandonnés par leurs dirigeants. Découragés, écœurés, parfois révoltés, ils ne se reconnaissent plus dans le président qu'ils ont élu il y a deux ans. François Hollande plonge dans des abîmes d'impopularité (18 %) et peu de politiques aujourd'hui, y compris à gauche, parient sur ses chances d'être réélu en 2017. Et pourtant, à l'Elysée, à Matignon, au PS, tous rêvent de reconquête. Le 30 mars, ce sont toutes les bases du pouvoir socialiste qui ont été ébranlées par le tsunami municipal. Mais, depuis, un " ordre juste ", comme aurait dit Ségolène Royal, a été rétabli à tous les étages. François Hollande a tout changé. Exit Jean-Marc Ayrault, Pierre-René Lemas, Harlem Désir, place à Manuel Valls, comme premier ministre, Jean-Pierre Jouyet, comme secrétaire général de l'Elysée, Jean-Christophe Cambadélis, comme premier secrétaire du PS. Le président de la République a fait l'inverse de ce qu'avait fait son prédécesseur au lendemain de la déroute de la droite aux élections municipales de 2008. Nicolas Sarkozy avait maintenu François Fillon à Matignon et Claude Guéant au secrétariat général de l'Elysée. Quant au secrétaire général de l'UMP, le parti majoritaire, Patrick Devedjian, il était resté en place jusqu'en décembre 2008, où il avait été nommé ministre de la relance économique. Pour M. Hollande, M. Sarkozy – qui n'avait pas atteint, en 2008, les sommets d'impopularité que lui-même connaît aujourd'hui – avait commis une grave erreur en ne changeant rien. En changeant tout, à trois ans du terme de son mandat, il espère, lui, inverser la tendance et amorcer le chemin de la reconquête. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le pari est loin d'être gagné, même si M. Hollande aime rappeler qu'en novembre 2010, moins d'un an avant la primaire socialiste d'octobre 2011, il plafonnait encore à… 18 % des intentions de vote. Le président de la République semble compter sur sa bonne étoile mais il devra affronter une véritable course d'obstacles. Le premier est tout proche, c'est celui des élections européennes dans dix jours. Le PS a déjà intériorisé – et donc relativisé – le nouveau camouflet qui lui est promis le 25 mai. En 2009, alors qu'il était dans l'opposition, il avait subi un sévère revers, en faisant, avec 16,48 %, presque jeu égal avec les Verts (16,28 %). Dans ce scrutin, où l'abstention avait été de 59,37 %, la liste conduite par l'UMP était arrivée nettement en tête (27,88 %) et le Front national n'avait obtenu que 6,34 %. " J'entends cette incertitude du succès, a affirmé crânement M. Cambadélis, lundi 12 mai à Rezé (Loire-Atlantique), mais rien n'est écrit. " Le PS peut faire moins mal qu'en 2009 mais le résultat sera pire si, comme l'annoncent les sondages, le FN est en tête, juste devant l'UMP. Les inconnues de l'équation L'autre obstacle sur la route de la reconquête réside dans l'attelage constitué au lendemain des municipales. Si la majorité est de plus en plus revêche, tous les nouveaux promus, de M. Valls à M. Cambadélis, roulent pour le président. Mais tous ne font pas les mêmes calculs. L'alchimie du gouvernement de " combat " réside dans une alliance, hier improbable, entre Manuel Valls, venu de l'aile droite du PS, et deux hérauts de sa gauche, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. Tous les trois, à des degrés divers, rêvent de l'Elysée. Ils peuvent avoir en tête de se présenter en 2017 si le président sortant en était empêché, ce qui supposerait pour le premier ministre de rompre avec François Hollande, comme l'avait fait Jacques Chirac quand il avait claqué la porte en 1976. Fin analyste, le président de la République a bien en tête toutes les inconnues de la nouvelle équation politique. Sa stratégie de reconquête est fondée sur sa volonté de redonner de la hauteur à la fonction présidentielle – en laissant M. Valls gérer l'intendance, et notamment le pacte de responsabilité, qu'il a lui-même lancé le 14 janvier, et le plan d'économies – et de retisser le lien avec les Français, de retrouver la sympathie dont il bénéficiait au départ et qui s'est terriblement érodée. Faire un peu comme François Mitterrand avec Michel Rocard de 1988 à 1991. En déjeunant, le 18 avril, avec des salariés de Michelin, à Clermont-Ferrand, M. Hollande a exposé les leçons qu'il tirerait d'un échec de sa stratégie : " Si le chômage ne baisse pas d'ici à2017, a-t-il confié, je n'ai, ou aucune raison d'être candidat, ou aucune chance d'être réélu. " En 2007, M. Sarkozy, alors candidat, s'était engagé, sur France 2, sur le plein-emploi (5 % de chômeurs) en 2012. Et si vous échouez, lui avait-on demandé ? " Je dis aux Français, c'est un échec, avait répondu le futur président, j'ai échoué et c'est aux Français d'en tirer les conséquences. " A l'origine, M. Hollande voulait découper son quinquennat en deux tranches : la rigueur d'abord, le miel ensuite. La rigueur se prolonge et les dividendes tardent à venir. Si le président échoue à réduire le chômage et les déficits publics, aucun candidat socialiste ne pourra prétendre être élu en 2017. Mais si sa stratégie finit par produire des fruits, nul ne peut dire si on lui en attribuera les mérites ou si la couronne de laurier n'ira pas à son premier ministre… par Michel Noblecourt

Bourdin Direct : François Rebsamen - 15/05

Croissance nulle au premier trimestre, selon l'Insee - 15/05





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La situation francaise pour le chomage et la croissance ( article du 15 mai 2014)

"Avec 0%, on ne crée pas d'emploi". C'est ce qu'a reconnu ce jeudi le ministre du Travail François Rebsamen, réagissant sur RMC et BFMTV aux chiffres du premier trimestre annoncés par l'Insee. Et de préciser: "On n'en perd pas forcément mais on n'en crée pas" "L'ENGAGEMENT SERA TENU" L'institut de la statistique a annoncé que le produit intérieur brut français n'avait pas augmenté au premier trimestre 2014, alors que le gouvernement tablait sur une croissance de 0,1%. L'Insee dévoilera vendredi matin les chiffres de l'emploi salarié au premier trimestre. "Une fois qu'on a mis en place tous les dispositifs de lutte pour l'emploi - ça c'est mon travail -, après il faut la croissance, c'est vrai", a poursuivi le ministre. "0%, 0,1% (de croissance), c'est vraiment l'épaisseur du trait", a toutefois relativisé François Rebsamen, "l'engagement qui est pris, 1% (sur l'année), il sera tenu." MOINS DE 3 MILLIONS DE CHOMEURS A LA FIN DU QUINQUENNAT Selon lui, la croissance a pâti des "élections municipales" de mars: "les élections en général, ce n'est jamais un bon moment pour la consommation, la cohésion nationale, le développement". Le ministre a par ailleurs nuancé son objectif, affirmé mardi, de passer sous la barre des trois millions de demandeurs d'emploi sans activité "vers la fin de ce quinquennat". "Je voudrais diminuer le nombre de chômeurs et le ramener le plus près possible des trois millions", a-t-il dit. Pour rappel, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité s'est stabilisé fin mars selon les chiffres de Pôle emploi, atteignant tout de même 3,349 millions, un nouveau record.

Cette dette qui enfle, qui enfle, qui enfle...

Cette dette qui enfle, qui enfle, qui enfle... La bulle de dette est repartie. Trop de dette, beaucoup trop de dette est émise. Dans le monde entier et en Europe, le total des dettes (publiques et privées) rapportées au PIB a continué d'augmenter fortement jusqu'à aujourd'hui, alors même que les banques et les Etats ont entrepris des efforts de désendettement. Tous les jours sont annoncées des opérations record de dettes, avec des taux d'intérêt qui reflètent à peine (ou pas du tout) le risque sous-jacent. La crise financière de 2008 était due à un excès de dette, trop peu chère (taux d'intérêt trop bas). Voici que, en 2014, les volumes de dettes publiques et privées (rapportées au PIB) sont bien plus élevés encore, et avec des taux d'intérêt encore bien plus faibles. Beaucoup incriminent la crise. Certes, mais je suggère de regarder aussi du côté des réglementations et taxations de l'épargne, qui poussent à acheter de la dette et entravent les achats d'actions. Désireux de réduire les risques de crise financière, les pouvoirs publics ont créé une série de régulations pour rendre l'épargne plus sûre, en la dirigeant vers les actifs pas ou peu risqués (dette) et en entravant les investissements en actifs risqués (actions). En Europe, les banques ne doivent investir leurs fonds propres (Tier-1) qu'en dettes souveraines. Pour les assurances, avec la réglementation Solvabilité- II, investir en dettes souveraines ne coûte rien, mais investir en actions leur coûte très cher. Ajoutons que les pays à excédents commerciaux (Chine…) doivent investir l'essentiel de ces excédents en dettes très sûres (via la gestion des réserves de leurs banques centrales). Quant aux taxes, en France (mais ailleurs aussi), elles favorisent les achats de dette (Livret A défiscalisé, garantie de l'assurance-vie) ou d'immobilier, alors que les taxations des revenus des actions sont élevées (avec l'exception du PEA). Bref, toutes ces règles et taxes favorisent massivement la détention de dette, notamment publique, et pénalisent fortement la détention d'actions. Il en résulte un effet de levier élevé et une fragilisation immense du système financier (car les fonds propres absorbent les chocs), qui risquent d'engendrer une forte crise au moindre choc international. En outre, cette préférence forcenée pour la dette est défavorable à la croissance, laquelle a besoin de financements en fonds propres. Comment en sortir ? Une première solution, poussée par les gouvernements jusqu'à présent, est de forcer une réduction des dettes (réduction de l'effet de levier par réduction de dette) par l'austérité pour les Etats ou le ralentissement des crédits accordés par les banques. Nous en connaissons les conséquences : récessions, stagnation… L'autre solution est de favoriser la constitution de fonds propres beaucoup plus larges, pour absorber les chocs à venir. Cela ne demande pas de baisse des dettes (pas de récession), mais seulement une augmentation des fonds propres. Comment ? Au niveau national, la solution est d'avoir un système de taxation qui ne favorise pas la dette ou l'immobilier par rapport aux actions, c'est ce que j'appelle la « neutralisation du capital » : les taxes doivent être les mêmes pour toutes les formes de capital. Ma première solution pour « neutraliser le capital » est une taxe uniforme, de 2 % par an, sur toutes les formes de capital (au-dessus de 30.000 euros par personne), qui remplacerait toutes les taxes actuelles et niches fiscales sur le capital (IS, droits de mutation ou d'héritage, taxe foncière…), avec option de payer en titre ou en cash (c'est un ISF généralisé). Elle produirait les mêmes revenus fiscaux annuels (10 % du PIB), mais réduirait massivement la taxation sur les actions et augmenterait celle sur les dettes et l'immobilier. De même, l'Etat devrait arrêter de favoriser la détention de dette, en ne garantissant plus les contrats d'assurance-vie et en incitant les assureurs à proposer des contrats d'assurance-vie qui reflètent le risque global de l'économie. Il est temps que les gouvernements passent à l'action sur les actions et neutralisent le capital. Jacques Delpla

Pourquoi

je voudrai partager ma passion de l economie avec d autres je publierai des articles dans la presse j espere que ca vous plaira