mercredi 16 juillet 2014

le krach boursier

En dépit de leurs discours lénifiants, les ténors de la politique monétaire américaine qui a tant d’influence sur l’économie mondiale, les Greenspan, Bernanke et autres, n’ont pu empêcher le chat, dont ils prétendaient qu’il dormait profondément, de se réveiller avec les conséquences que l’on sait. Alan Greenspan suggérait que les prix immobiliers ne pouvaient pas baisser, Ben Berkanke à l’été 2008 que les problèmes nés de la crise des subprimes avaient été surmontés et que la facture globale pour l’ensemble du système financier ne dépasserait pas 50 Mrds $ ! Quant à Janet Yellen, la présidente de la Federal Reserve, elle prétend que la placidité des marchés face aux nouvelles économiques est le cadet de ses soucis. Mais comme ses prédécesseurs, la présidente de la Réserve fédérale pourrait bien regretter ses paroles. Ce qui n’est pas le cas de son homologue français, Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France qui, lors d’une table ronde du Cercle des économistes à Aix s’étonnait de ce paradoxe, “l’économie ne repart pas, et pourtant les Bourses ont augmenté de 50%”. Cette indifférence des marchés financiers se manifeste au travers d’un seul indicateur, leur volatilité. Elle est au plus bas depuis des mois, comme l’atteste l’ “indice de la peur” l’indice VIX de la volatilité mesuré aux Etats-Unis à partir des volatilités implicites des prix d’options. Du jamais vu, c’est le chat qui dort. De fait, les cours des actions n’ont cessé de monter depuis plus de cinq ans avec pour toile de fond des volatilités de plus en plus faibles et des taux d’intérêt de plus en plus bas. Et Janet Yellen de faire remarquer qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter parce qu’elle ne perçoit aucun excès du côté des marchés financiers. Tant que la volatilité restera aussi faible, les cours des actions pourront rester au plateau qu’ils ont atteint, et nul doute que les politiques monétaires accommodantes y sont pour quelque chose. Dans cet environnement, les niveaux des cours boursiers sont rationnels, comme étaient aussi rationnels les prix de l’immobilier américain il y a sept ans ou la bulle de crédit qui accompagnait leur hausse. Mais attention au retour de la volatilité. Celle-ci ne saurait rester encore longtemps à ses niveaux actuels. Pour une raison ou pour une autre, et peu importe ce qui enclenchera le phénomène, la volatilité reviendra et son retour engendrera une correction des cours boursiers. Et plus elle mettra du temps à revenir, plus la correction risque de se transformer en krach boursier. Mieux vaudrait que le chat qui dort se réveille. Et vite.